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Entain, une société leader dans le secteur des jeux d'argent et du divertissement, fait face à de nouvelles accusations d'avoir accepté des paris d'environ 152 millions de dollars australiens de la part de 17 clients à haut risque. Ces accusations sont tirées de documents judiciaires fédéraux cités par The Guardian et détaillés dans une nouvelle mesure réglementaire publiée lundi.
Entain est sous le feu des critiques en Australie suite à des violations de la loi CTF/AML
L'entreprise rencontre des difficultés en Australie, car l'Austrac, l'organisme de surveillance du renseignement financier, a engagé lundi une procédure civile à son encontre. L'entreprise est accusée d'avoir délibérément dissimulé l'identité de joueurs à haut risque et de ne pas avoir pris de mesures contre ce que le régulateur qualifie d'« exploitation criminelle ». Entain, qui exploite les marques de paris sportifs Neds et Ladbrokes en Australie, fait face à de nombreuses accusations détaillées sur le site web du régulateur. Il est allégué que le conseil d'administration et la direction de l'entreprise n'ont pas correctement supervisé son programme de lutte contre le blanchiment d'argent (LAB) et le financement du terrorisme (FT), ce qui a empêché la détection d'un volume important de paris placés par des joueurs à haut risque. L'entreprise est également accusée d'avoir fonctionné 24h/24 et 7j/7 et d'avoir permis à des personnes inconnues, notamment par l'intermédiaire de prestataires tiers, d'accéder à sa plateforme de paris. L'Austrac a précisé que des tiers, notamment des entreprises et des particuliers, étaient autorisés à accepter des espèces et à effectuer des dépôts pour le compte d'Entain, augmentant ainsi le risque de dissimulation de produits criminels. En outre, le régulateur a souligné qu'Entain ne disposait pas de contrôles adéquats pour vérifier l'identité des clients et confirmer l'origine des fonds déposés sur certains comptes. Dix-sept clients à haut risque ont été spécifiquement mentionnés par le régulateur dans ses allégations contre l'entreprise.
Le tribunal doit statuer sur les violations présumées de la loi commises par Entain
Brendan Thomas, PDG d'Austrac, a commenté l'affaire, affirmant que les actions d'Austrac constituaient une réponse aux divers manquements identifiés par l'autorité de régulation. « Austrac allègue qu'Entain n'a pas développé et maintenu un programme anti-blanchiment d'argent conforme et n'a pas identifié ni évalué les risques auxquels elle était exposée. Nous estimons que cela a rendu l'entreprise particulièrement vulnérable à l'exploitation criminelle », a expliqué M. Thomas. Il a rappelé au secteur des paris en ligne et à toutes les entreprises soumises au contrôle d'Austrac qu'elles doivent respecter les normes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LAB/CTF) et prendre leurs obligations au sérieux. Austrac a engagé une procédure de sanction civile devant la Cour fédérale, qui décidera si Entain a enfreint la loi. L'autorité de régulation a déclaré qu'elle ne ferait aucun autre commentaire tant que l'affaire sera devant le tribunal.